Peut-être que le titre de ce billet ne vous inspire pas du premier coup. Mais si j'annonce "Facebook", je suis certaine que beaucoup comprennent de quoi je parle...
« Une révolution », « Un phénomène », les qualificatifs ne manquent pas pour désigner l’engouement déclenché par le réseau social Facebook. Fondé en février 2004 par Mark Zuckerberg, Facebook était initialement conçu comme un réseau fermé, destiné aux étudiants d’Harvard et des universités américaines. Le virus a "contaminé" le monde entier, y compris notre pays. Les chiffres qui viennent de tomber annoncent que plus d'un million d’internautes belges y sont déjà connectés.

Il y a un an, une nièce m'a invitée à rejoindre le réseau. À vrai dire, je me suis inclinée, sans trop savoir de quoi il s'agissait, et suis restée muette pendant plusieurs mois, ne répondant à aucun message que je recevais. D'ailleurs, le public que j'y avais rencontré était dans une tranche d'âge nettement plus jeune que moi. Pas pour les gens de ma gégération, avais-je conclu. Et je ne m'en suis plus souciée.
Puis, vers le mois de mars, un ami m'en a rappelé l'existence en me proposant à son tour de faire partie de "ses amis", cette appellation devant être prise dans le sens de connaissances. Comme je le sais plutôt du genre méfiant, je lui ai fait confiance, suis retournée à ma fiche, ai glissé ma photo au format "jpeg". C'est alors que la « grande aventure » a commencé. Je me suis laissée prendre au jeu, et au fil des jours, mon réseau personnel s’est étoffé...
La contagion est réelle! Car Facebook, contrairement aux autres réseaux sociaux, comporte une évidente dimension ludique et conviviale. Des tas d’applications y sont disponibles, inventées par des développeurs facétieux qui permettent de lancer des débats, des invitations, créer un groupe, offrir un drink à des amis, ou simplement leur lancer un « poke »...
Facebook est une plateforme complète, où l’on peut laisser des messages, diffuser ses vidéos et musiques, proposer des sondages, mettre des liens vers son blog, etc. Et enfin, il y a le Wall (mur), sur lequel chacun peut placer des notes. Il peut être vu par tous les amis virtuels, qui peuvent lire son contenu, ce qui permet de suivre ce que l'on accepte que l'on connaisse de notre vie, et de laisser éventuellement intervenir. Évidemment, je veille à ne pas "trahir" mes proches par des détails qui leur déplairaient. Je me contente de ne jamais faire publiquement qu'un petit clin d'oeil en rapport direct avec ce qui est édité, ou tès neutre, histoire de dire « coucou, j’ai pensé à toi », en réservant une formule invisible pour la discrétion des sujets strictement privés.
Ce moyen m'a permis de renouer de manière plus active avec une partie de ma famille canadienne et avec des amis éloignés. De plus, je constate que certaines personnes avec qui les contacts écrits sont difficiles semblent bizarrement plus à l'aise via ce mode de communication. Et aussi, des liens se recréent de manière inattendue, comme avec ce monsieur de 81 ans qui, croyant bien me reconnaître, après ne plus m'avoir vue depuis environ 40 ans, est venu me demander si j'étais bien la fille de H, mon papa, avec qui il était ami. De fait, je me souvenais très bien de lui aussi, et nous avons prolongé la conversation...
L'idée qui ressort souvent dans les médias relativement à Facebook, à savoir un lieu sans foi ni loi où l’on risque de se faire usurper son identité à chaque "clic", me semble passablement simpliste. Le risque existe partout! Le bottin téléphonique détient des renseignements sur nous aussi. La « peur du loup » est une technique d'information souvent utilisée sans fondement solide. Au meilleur de ma connaissance, rien n’a encore été prouvé. En outre, chacun étant libre de filtrer les informations qui le concernent, est donc bien conscient de ce qu'il publie, et peut supprimer chez les autres ce qui est divulgué à son propos. Mais je suis peut-être très mal documentée?
Et voilà! Comme je ne suis pas parano, et que ma vie est transparente, je ne redoute pas les "espionnages ". Momentanément, peut-être par excès de naïveté, je penche pour une bonne dose de fantasme de la part des détracteurs...